Les populations locales ont un héritage culturel et des systèmes de croyances bien ancrés. Toutes les îles de la région ont des traditions, des tenues, une cuisine et une architecture bien distinctes et ses sont battues pour les conserver.
A bali, en particulier, la religion joue un rôle important que l’on retrouve dans l’art, la musiques, les offrandes, l’architecture et bien d’autres aspects de la vie quotidienne. La religion officielle de Bali est l’hindouisme qui n’est pas comparable à l’hindouisme indien : Les balinais vénèrent la trinité Brahma, Shiva et Vishnu, les trois incarnations du dieu invisible Sanghyang widi ainsi que les dewa (divinités ancestrales) et les fondateurs des villages.
Ils vénèrent aussi les dieux de la terre, du feu, de l’eau, des montagnes, du riz, de la fertilité, de la technologie et des livres sans oublier les démons peuplant les tréfonds de l’océan.
Comme les Indiens, ils croient au karma et en la réincarnation mais attachent moins d’importance aux autres coutumes hindoues. Il n’existe pas de « castes intouchables « , les mariages arrangés sont très rares et on ne marie pas les enfants.
A bali, vous retrouverez d’autres religions telles que l’islam, le wetu telu qui est une religion spécifique à Lombok, le marapu sur l’île de Sumba et le christianisme notamment sur l’île de Flores.
Attardons-nous un peu plus en détails sur les temples balinais que vous verrez absolument partout sur l’île. Tous les villages de Bali abritent plusieurs temples et chaque maison en possède un petit. En balinais, le temple se dit « pura » un mot sanskrit qui veut dire « l’espace entouré d’un mur ». Vous retrouverez ce mot sur des pancartes devant chaque temple. Les temples sont construit sur un axe montagne-mer dont le sanctuaire le plus sacré se situe face à la montagne. Ils sont tous à ciel ouvert permettant ainsi durant les cérémonies, aux divinités de descendre sur Terre. Bali compte plus de 10 000 temples disséminés dans toute l’île, au bord de la mer, à flanc de falaise ou au pied des volcans.
Les balinais sont très liés au chiffre 3. En effet, il existe à Bali trois divinités principales : Vishnu, Brahma et Shiva. Chaque divinité correspond à un temple et ces trois temples se trouvent dans chaque village :
- Le Pura Puseh : le temple le plus important, dédié aux fondateurs du village et est situé à l’extrémité du village (kaja) ; dédié au dieu Vishnu
- Le Pura desa : est consacré aux esprits qui protègent les habitants au quoitidien ; dédié au dieu Brahma
- Le Pura dalem : est considéré comme le temple des morts, proche des cimetières ; dédié au dieu Shiva ou à d’autre déités comme Kali, Durga ou Rangga. Il faut savoir qu’à Bali la mort n’est pas sombre ni même négative, elle est en lien avec le renouveau, la réincarnation, le départ pour une autre vie.
On ajoute à ces temples locaux, les grands temples. Un royaume en possédait au moins trois selon l’ordre hiérarchique suivant : un temple d’Etat au cœur du territoire comme le Pura Taman Ayun à Mengwi ; un temple de montagne comme le Pura Besakih et un temple de la mer comme le Pura Luhur Ulu Watu. Chaque maison possède un temple domestique installé dans un coin de la cour avec au moins 5 sanctuaires.
Dès l'entrée du temple on passe par une porte qui semble avoir été fendue en deux il s'agit du candi bentar qui marque la transition du monde profane au monde sacré, en croyant que si un démon essaie de franchir les candi bentar leurs 2 morceaux se rejoindront et le démon sera alors écrasé. Ces portes sont généralement gardées par les statues des gardiens du temple. Le relief réalisé sur chaque partie de la porte est le miroir de la partie opposée.
Une fois franchie le candi bentar on accède à la cour extérieure (jaba pisan) qui est un lieu de rassemblement où des combats de coqs peuvent s'y dérouler. On y trouve aussi le bale kulkul qui est une tour spéciale pour le kulkul qui est utilisé pour appeler les villageois pour une réunion, annoncer des décès et durant certaines cérémonies quand les dieux descendent, le kulkul peut être frappé pour annoncer leur arrivée. Après la cour extérieure il y a l'entrée à la seconde cour (jaba tengah) et on y entre par une porte appellée candi kurung qui ressemble au candi bentar sauf qu'elle a une paire de porte en bois au milieu. Cette cour est un lieu où tout est fait pour être prêt pour les dieux, on y prépare les offrandes, la nourriture, les performances de gamelan (orchestre musical) se passent aussi dans cette cour.
Une fois cette porte passé il y a un muret : aling aling qui sert à ce que les mauvais esprits n'entrent pas car ils sont incapables de contourner les obstacles, on retrouve ce muret aussi à l'entrée des enclos familiaux. Puis pour entrer à la cour intérieure (jeroan) la plus sacrée on passe par une porte appelée kori agung ou encore paduraksa qui est une structure monumentale élevée du sol et à laquelle on accède par une série de marches. Au-dessus de cette porte se trouve une sculpture de Boma fils de Shiva et de Pertiwi, mère terre. De chaque côté de ces marches il y a 2 raksasa (gardiens) dont le but est de faire peur aux démons. Cette cour intérieure contient tous les autels et sanctuaires qui sont construits selon le principe d'orientation balinaise, la relation des montagnes et de la mer, haut et bas, droit et gauche qui constituent la rose des vents Balinaise.
Dans cette tour intérieure il y a aussi les tours merus . Ces tours symbolisent la montagne cosmique Mahameru et est le siège des hauts dieux hindous. Différents merus peuvent être dédiés à plusieurs dieux ou à certains uniquement ou encore à des montagnes. Les toits de merus sont soit 3, 5, 7, 9, 11 niveaux car ces chiffres sont considérés sacrés à Bali. L'importance d'un temple à Bali peut ainsi être déterminé par la hauteur de son plus haut meru.
En clair les cours sont considérées comme étant le reflet de l'univers, la cour la plus intérieure : le paradis, celle du milieu : l'intermédiaire celle des humains et la cour extérieure : l'enfer.
Pour aller plus loin, vous verrez lors de cérémonies les balinais habillés en tenues traditionnels avec différentes couleurs qui sont d’autant de codes et de symboles. Pour commencer, les femmes ont toutes les cheveux attachés en chignon par respect pour les dieux et les temples. Aucunes mèches de cheveux ne doivent tomber pour éviter de souiller le temple sacré. Généralement, elles ont aussi de jolies fleurs de frangipanier qui accompagnent leur coiffure.
Concernant leur tenue, elles portent trois pièces : le kebaya qui est chemise à manche longue la plupart du temps en dentelle colorée, le sarong qui est un tissu traditionnel porté comme une jupe et attaché autour de la taille. Vous-mêmes devrait en porter que vous soyez un homme ou une femme pour pouvoir entrer dans la plupart des temples. Et enfin, un selendang qui est une ceinture en tissu qui se noue autour de la taille.
Quant aux hommes ils sont vêtus d’une chemise blanche ou jaune avec un sarong autour de la taille ainsi qu’une ceinture. Le tout accompagné d’un turban sur la tête avec deux pétales symbolisant le bien et le mal. Il doit être dirigé vers le haut, vers la montagne. Vous aurez sans doute l’occasion de voir ces tenues traditionnelles lors de processions et cérémonies et vous pourrez observer trois couleurs dominantes que soit sur les temples, sur les divinités, les statues ou sur les tenues traditionnelles : le jaune, le blanc et le noir.
Le blanc correspond à la pureté; Le jaune correspond à la victoire, le triomphe et Le noir (ou autre couleur sombre) est principalement utilisé lors des cérémonies de crémation.
La religion et la spiritualité à Bali est omniprésente, vous verrez des cérémonies à n'importe quelle heure, n'importe où (bord de mer, processions sur les routes...), vous verrez les offrandes multicolores dans les multiples petits et grands temples lors de vos visites ou promenades, et vous pourrez sentir l'odeur de l'encens à chaque recoin de l'île.